Châsse de Malval
Cette châsse de Saint-Etienne est l'une des plus prestigieuses conservées au musée de Guéret par sa qualité d'exécution, la bonne conservation de sa structure métallique, la richesse de la palette de ses émaux et l'harmonie de leurs combinaisons chromatiques ; elle a conservé en grande partie sa dorure. L'orfèvre a fait ressortir le fond gravé d'un rinceau vermiculé, permettant à l'image émaillée du personnage d'apparaître dans tout son rayonnement de sainteté.
Sur la face antérieure de la châsse, se déploie la scène de la lapidation du diacre Etienne - comparable à celle développée sur les châsses de Gimel, du musée de Limoges ou encore du musée de Guéret -, ordonnée par Saül identifié par une inscription (SAVLVS), le futur saint Paul. Au centre de la composition, la main divine bénissante sort d'un nuage et apporte la sérénité au diacre Etienne à genoux, clairement identifié lui aussi par son nom (STEFANVS), tandis que trois bourreaux s'agitent et prennent leur élan pour lui jeter les pierres.
Au toit, l'âme du saint orant est enlevée dans une gloire circulaire par deux anges ; un émail blanc souligné de noir, est utilisé pour rendre sa nudité, symbole primitif du salut et représentation semble-t-il nouvelle dans l'ensemble de l'art pictural roman, selon Marie-Madeleine Gauthier. La face postérieure est ornée au toit et au flanc d'un damier de carrés décorés d'un quatrefeuille.
Cette châsse fut peut-être destinée à l'origine à l'église de Malval. Lorsque Bosvieux la vit vers 1854-1857, elle contenait encore plusieurs fragments détachés de cailloux qui auraient été utilisés pour la lapidation du protomartyr Etienne. Ces derniers furent transférés avant 1859 dans un autre reliquaire de l'église.
(Source - Emaux Limousins du Moyen Age / Images du Patrimoine)