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Vivier de l’abbaye cistercienne d’Aubazine

Portée par l’association ASABBAU, la restauration du vivier de l'abbaye permettra sa remise en eau avec des poissons. Il retrouvera par ailleurs sa vocation à savoir irriguer les pâturages en contrebas et abreuver le bétail. Enfin, le vivier pourra à nouveau faire partie intégrante de la visite de l’abbaye.


Le vivier ainsi que le Canal des Moines qui l’alimente sont des témoignages uniques de la maîtrise hydraulique des cisterciens. Aujourd'hui, ces deux ouvrages sont considérablement fragilisés par l’usure du temps. Le vivier, lacéré par de multiples fissures, est totalement envahi par la vase et la végétation. Les murs de soutien des terrasses menacent par ailleurs de s'écrouler. Enfin l’écluse permettant normalement de réguler le débit de l’eau vers les moulins est rouillée et complètement hors service.





Face au développement de la communauté religieuse qu’il avait fondée en 1127, Etienne de Vielzot fit entrer son abbaye dans l’ordre cistercien en 1147. C’est pour se conformer aux habitudes cisterciennes que fut établi un important vivier dans la seconde moitié du XIIe siècle. Le vivier, le canal des moines qui l’alimentait et le moulin situé en contrebas du vivier sont des témoignages précieux de la maîtrise hydraulique des cisterciens.



"En Limousin, les paysages nécessitent parfois des travaux d’assainissement, de drainage, voire de dérivation des cours d’eau, comme c’est le cas à Obazine notamment. Les ermites ont choisi un replat bien exposé dépourvu d’eau, et non un fond de vallée comme fréquem- ment dans un cadre cistercien. Il n’existe pas d’alimentation en eau directement sur le site. Les moines vont ainsi devoir capter l’eau du Coyroux et l’acheminer vers les bâtiments monas- tiques par le « canal des Moines » qui va aboutir au vivier attenant à l’abbaye. La capture est donc réalisée sur le Coyroux à 1,50 km du site monastique d’Obazine. L’eau est acheminée par une canalisation aménagée à flanc de montagne qui permet l’alimentation de trois moulins placés en cascade en aval du vivier. Le moulin du Barry-Bas est encore préservé aujourd’hui, bien que ses élévations soient modernes.





Deux retenues d’eau sont placées en verrou sur le haut bassin aquifère et assurent la régulation du cours d’eau. Il s’agit des retenues de Bordebrune et des Grenailles. Cet ouvrage monastique a récemment été étudié en détail par Pierrick Stéphant et Bernard Leprêtre avec le bureau d’investigations archéologiques HADES (Stéphant, Leprêtre, 2004) On en connaît ainsi plus sur la mise en œuvre du canal.

Les différentes étapes de sa construction sont mieux perçues : le sol est tout d’abord nivelé, puis les maçonneries de parement sont réalisées avec des blocs de dimensions hétérogènes sur 60 cm d’épaisseur. Le blocage est constitué de blocs de différentes grosseurs, d’éclats de leptynite et de sable. Ensuite est réalisé le comblement de fond de la tranchée et du pavement formant le fond du canal. L’étape suivante est l’établissement des murs de rive avec des dalles placées de chant. Une ou deux assises de blocs prolongent cette élévation des parois en dalles de chant. Les murs de soutènement sont quant à eux parfois mis en œuvre avec des blocs cyclopéens et peuvent atteindre de 2 à 6 m de hauteur. L’eau est ainsi domestiquée, apprivoi- sée avec une technicité remarquable".


(Source - L’hydraulique cistercienne : aménagements et usages dans le Massif central / Emma BOUVARD et Isabelle PIGNOT)

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